« Renouvelez l'hommage à la Maison al-Saoud, Émirs légitimes et incontestés du Najd et du Hassa. Dieu reconnaîtra ceux qui ont soutenu Ses fidèles. »

Après s'être assuré le soutient de l'essentiel des chefs locaux, l'Émir al-Saoud a repris sa vie nomade dans sa ville de tente, dans laquelle il donne la justice et récolte l'impôt. L'Ikhwan s'est lancé dans le désert afin de parer à une nouvelle attaque des Turcs qui ne vînt pas ; tout ce qui se passa par rapport aux envahisseurs résidait en la présence de l'Émir al-Rashid et sa cour chez les chefs locaux afin de demander l'hommage. La loi Islamique interdisait aux al-Saoud de s'en prendre à l'Émir alors qu'il venait défendre sa légitimité devant Dieu et ses représentants, tout comme les al-Rashid ne pouvaient s'en prendre à leurs ennemis dans ces circonstances. Alors les deux Maisons luttèrent pour le pouvoir monarchique légitime sur la région, et quelques chefs de petite envergure rejoignirent les al-Rashid en espérant obtenir par ce biais plus de pouvoir.

« Le peuple du désert n'est pas simple à dompter, mais toute population a son point de rupture. Il suffit de trouver la limite des Bédouins pour l'emporter. »

Le 19 novembre l'aviation Turque s'est lancée dans un survol du désert afin d'indiquer aux Bédouins de Haïl la position des troupes de l'Ikhwan qui représenteraient un danger pour les villes. Dans les rares centres urbains, l'armée Turque s'installa et tenta de convaincre la population des bienfaits de l'Empire et de sa bonne volonté, sans trop de succès. Le peuple du désert est profondément attaché au Wahhabisme, qui ne saurait s'accommoder de l'imposteur d'Istanbul.

« La lutte est politique ; c'est une guerre qui ne se mène pas à la pointe du canon, avec des balles et des obus, mais avec des agents spécialisés et des belles paroles. »

En Syrie, au Hedjaz et à Alep, l'intelligence secrète découvrit, au début des émeutes nationalistes Arabes, essentiellement des agents de l'Ikhwan ; propagandistes, hommes de foi, penseurs Arabes... Ils furent arrêtés avec l'aide de la Jandarma alors que ces Vilayets sombraient dans le chaos et furent amenés à Istanbul pour y être constitués prisonniers politiques. Les services secrets Ottomans sont néanmoins persuadés qu'il reste des hommes de l'Ikhwan dans les régions touchées par le chaos, qui pourraient continuer de les embraser dans les flammes du nationalisme.