Depuis qu'il a dû quitter le Guangxi, Li Zongren ne désire que revenir sur sa terre natale pour s'en faire le gouverneur. Depuis lors il dirige l'Armée d'Acier réfugiée au Yunnan, garantissant l'équilibre des forces dans cette province. Mais, récemment, la Longue Marche du KMT a destabilisée le Guangxi et Li Zongren s'est lancé dans une guerre de reconquête de sa province, affrontant Lu Rongting.

 Dans le même temps, dans la province du Guangdong, Chen Jiongming tente de se dépétrer de la situation politique interne. Suite au Lundi Noir, la paysannerie avait demander des aides exceptionnelles pour survivre malgré la situation, aides que Chen avait promis de leur fournir ; mais il s'avéra que les fonds réservés pour la paysannerie furent finalement alloués à la classe marchande des villes du Guangdong. L'Union des Travailleurs Ouvriers, formation pro-KMT au Guangdong, s'opposa violemment à Chen concernant ses fausses promesses, faisant suite à ses précédents mensonges au sujet de la réforme agraire.

 En septembre, à Hong Kong et Macao, des émeutes anti-concessionistes éclatèrent contre "l'occupation Allemande", que les forces de sécurité locales durent réguler dans la violence. Chen Jiongming n'intervint pas dans les émeutes mais apporta un soutien tout à fait officieux - mais dont personne n'était dupe. Ces émeutes appelaient à une réplique Allemande qui ne tarda pas : le 4 octobre deux destroyers se présentèrent dans le delta de la Rivière de Perle et bombarda Guangzhou afin d'envoyer un message fort, auquel Lu n'osa pas répondre. Cet aveu de faiblesse face à l'impérialisme Allemand ouvrit la porte à l'Union des Travailleurs Ouvriers, qui agita la population, soutenue par la Longue Marche, et la situation dégénéra en révolte ouverte contre le gouvernement provincial.

  Alors que Li Zongren entrait dans le territoire du Guangxi, profitant de la nécessité pour Lu Rongting de mater les émeutes, il marcha sur la ville de Baise et s'en empara sans coup férir. Le gouverneur du Guangxi réunit pendant ce temps à Nanning son armée et déploya rapidement un régiment d'infanterie motorisée dans la région de Laibin, où passe le Yatze, afin de protéger les infrastructures agricoles et une division d'infanterie dans la région de Guilin, la deuxième ville de la province. Li Zongren, de son côté, s'installa durant huit jours à Baise afin de préparer l'invasion de la province.

  La guerre commença effectivement le 8 novembre 1936 alors que Li Zongren met en marche son armée. Il décide de mener une opération en deux mouvements : la majeur partie de ses troupes se dirige vers Nanning afin de faire tomber la capitale tandis qu'une force plus réduite va vers Guilin, dans un double objectif : couper les lignes de communication et encercler totalement les centres de production agricoles afin de couper l'approvisionnement de Rongting. Les batailles tournent largement à l'avantage de Zongren qui expulse les forces de Rongting de Guilin dès le 22 novembre. La 2ème Division d'Infanterie du Guangxi se replie alors sur Hezhou et perd le contact avec le gros de l'armée du fait de la prise de contrôle des principaux centres de communication. Elle tentera de reprendre l'assaut dès le 29 novembre mais, désorganisée et démoralisée, elle n'avancera que très peu et le front se stabilisera à 50 kilomètres au nord-ouest.

 A Nanning la compagnie de blindés de l'Armée d'Acier se lance à l'assaut contre l'armée de Rongting, qui tente de lui opposer sa propre compagnie de blindés. Au bout de quatre heures les blindés du Guangxi sont forcés de se retirer, laissant six carcasses sur le champ de bataille, et l'infanterie de Zongren se lance à l'assaut contre la ville tandis que son infanterie motorisée entame une manoeuvre d'encerclement. Rongting tient bon dans sa capitale et l'opération s'étend sur une longue bataille qui s'étend sur des semaines et des semaines. A la fin du mois de décembre, alors que la neige tombe sur Nanning, la lutte pour chaque bâtiment de la ville est acharnée, mais les quartiers contrôlés par Rongting diminuent de plus en plus.
 
 Du fait des difficultés de communication et de l'encerclement de Nanning, l'approvisionnement de l'armée de Rongting en nourriture devient de plus en plus compliqué et les infrastructures agricoles de la plaine passent progressivement sous un contrôle de facto de Zongren.

 Les soulèvements socialistes du Guangdong éclatent essentiellement à Guangzhou et à Macao, bien que de nombreux autres mouvements apparaissent dans toute la province. Chen n'ose pas lancer l'assaut directement à Guangzhou, ce qui pourrait passer pour une attaque contre les anti-concessionnistes. La 2ème Division du Guangdong marche tout de même sur Shantou afin d'y affronter les émeutiers. Une bataille s'engage le 13 novembre, qui est remportée dès le 20 novembre par Jiongming qui chasse les socialistes de la ville et en reprend le contrôle. Le 17 novembre une troupe de Jiongming lance un siège sur Shaoguan afin de retenir les émeutiers et que le soulèvement ne se répande pas. Plusieurs escarmouches se passent mais Jiongming maintient son armée hors de la ville le temps que les renforts de Shantou, qui arriveront le 3 décembre. Là un assaut sera organisée, poussant les socialistes à fuir la ville.

 Ces victoires militaires confortent Jiongming dans son contrôle de la province malgré qu'il ne puisse toujours pas entrer dans la capitale. Il enverra le 7 décembre des envoyés diplomatiques auprès de l'Union des Travailleurs Ouvriers de Guangzhou afin de négocier une issue pacifique mais le 11 décembre les rescapés de Shantou et de Shaoguan reforment une armée socialiste à Maizhou. Les reliquats du KMT de l'autre côté de la frontière, dans la région de Longyan, font parvenir des armes aux émeutiers de Guangdong qui tentent de reprendre Shantou le 16 décembre. La ville, dégarnie, tombe le 23 décembre et cette victoire met fin aux tentatives de négociation de Jiongmin.

  La Bataille de Nanning se poursuit en janvier sous les neiges de l'hiver. Les blindés et l'infanterie motorisée de Zongren sont inutiles par ce temps et doivent stationner hors de la ville durant plusieurs semaines, le contraignant à combattre avec sa seule infanterie. Rongting en profite pour lancer une vaste contre-attaque sur toute la ville ; étant en supériorité numérique, il reprend le contrôle de plusieurs quartiers et repousse progressivement l'Armée d'Acier. Le 13 janvier, Zongren ordonne de pilonner les positions de Rongting avec l'artillerie, causant des centaines de morts et le forçant à cesser son assaut. L'affrontement tourne à des escarmouches entre des forces plus réduites dans les rues de Nanning afin de prendre les bâtiments un par un.

 Le 24 janvier les forces de Zongren atteignent l'université de Nanning et en prennent le contrôle. La majorité de la ville est désormais sous son contrôle et il ne lui reste plus qu'à faire tomber le palais gouvernemental. C'est à peu près au même moment que la neige commence à fondre devant l'arrivée prochaine du printemps. Le général de l'Armée d'Acier lance le 28 janvier un assaut massif sur les dernières zones sous contrôle de Rongting depuis tous les points cardinaux. Après deux jours de bombardements intensifs, les blindés et les jeeps avancent dans les rues accompagnés par l'infanterie. En cinq heures de combat, le palais était tombé et Rongting était en fuite vers l'est. Il atteindra Wuzhou le 3 février et envoie un appel à l'aide à Jiongming, alors aux prises avec les socialistes révolutionnaires.

  Les révoltés, armés par les reliquats du KMT de Longyang, lancent l'assaut sur Shaoguan où se trouve l'essentiel de l'armée de Jiongming. Leur objectif est de faire assez de mal à ses troupes pour le forcer à négocier selon leurs termes. La Deuxième Bataille de Shaoguan est beaucoup plus longue et meurtrière que la première, les socialistes envoyant des vagues d'hommes à chaque assaut pour forcer les loyalistes à reculer. Ils établissent ainsi une solide tête de pont au prix de milliers de morts et capturent plusieurs centaines de soldats de Jiongming, dont des officiers.

 Autour de Guanghzou, les automitrailleuses du gouverneur patrouillent régulièrement pour surveiller les révoltés. Le 13 janvier une explosion survient là où elles viennent se ravitailler : trois sont détruites et deux sont gravement endommagées. L'armée attrape six terroristes socialistes et les exécute, mais le mal est fait. Jiongming est conscient qu'il vaincra les socialistes à l'usure : Guanghzou va bientôt manquer de ravitaillement et, au nord, ils n'auront pas assez de soldats pour tenir la cadence. Mais comment sortira-t-il lui, politiquement et militairement, de cette guerre d'usure ? Surtout au vu de l'invasion du Guangxi, son allié de toujours. Le 2 février il renvoie une ambassade dans la capitale pour négocier, avec une bien meilleure volonté que la première fois. Son objectif est alors de mettre fin à la guerre civile dans sa province pour pouvoir agir au Guangxi.