Là-bas un homme pauvre, ancien membre de l'Armée Rouge et travaillant aujourd'hui à un petit poste dans l'ingénierie, présente une de ses réalisations cinématographiques. Sur son faible temps de loisir il dépense ses économies pour acheter du matériel et embaucher des "acteurs" afin d'assouvir sa passion du cinéma. Un secrétaire d'État au Ministère de l'Intérieur, passionné par cet art, assiste à la présentation du film de cet homme et vient à sa rencontre après en lui proposant de travailler pour le gouvernement. Son rôle serait de faire des films au sujet de l'histoire Russe et il aurait beaucoup plus de budget qu'il n'en a aujourd'hui. C'est un don du ciel pour l'homme, pourtant athée, qui accepte immédiatement la proposition ; lorsque le secrétaire d'État lui demande son nom l'homme répond : "Sergueï Eisenstein".

A partir de là commence la production de plusieurs films sur l'histoire de la Russie pour participer à la Révolution Culturelle. En novembre 1936 sort finalement Le Couronnement, un film de 45 minutes sur le couronnement d'Ivan III en tant que Tsar de Toutes les Russies. Le film est alors considéré comme un OVNI cinématographique, tant par les cinéastes Russes que par les étrangers. Il remplace la doctrine du "Cinéma-œil" traditionnel dans la plupart des pays par ce que les critiques appelleront le "Cinéma-poing", qui consiste en une très forte utilisation de techniques innovantes dans le montage des attractions. Le film est alors composé de nombreuses scènes fortes et impactantes, qui dynamisent l'œuvre et mettent l'emphase sur des points précis tout en lui donnant une identité visuelle inoubliable.

Autant dire que Le Couronnement est un succès, en Russie et à l'international. Il est produit dans les cinémas Ukrainiens, Bélarus, Finlandais, Scandinaves, Balkaniques et même Allemands. Ivan III et le Tsarisme trouvent grâce à l'œuvre une certaine amitié du public - essentiellement dans les régimes Monarchiques comme l'Allemagne, la Grèce ou la Finlande, où les populations adhèrent à cette vision des choses et prennent en empathie les Tsars déchus de Russie. En Russie même le film aura un impact culturel fort en deux choses : premièrement la basse société Russe entrera enfin pleinement dans la Révolution Culturelle, ayant enfin accès à des oeuvres qui lui sont compréhensibles et accessibles, et les cinéastes du pays cesseront probablement d'utiliser des techniques datées, démarrant une évolution des mœurs et des techniques.

Et nous n'en sommes là qu'au premier des chefs d'œuvres que nous promet Eïsenstein.

[La Russie gagne un léger bonus d'influence culturelle dans tous les pays Slaves, Balkaniques, Cosaques et en Finlande.
Très légère augmentation de l'opinion populaire Russe vis-à-vis du Tsarisme.]